Non, je ne suis pas en train de vous annoncer que je me lance dans cette culture.
Je vois déjà les différents services de Savéol sauter au plafond en disant qu’ils vont devoir encore créer:
___ un nouveau gencode pour les cartons.
___ une nouvelle étiquette pour les barquettes.
et partir à la recherche de nouveaux clients…
Il se trouve que le 29 avril 2014, j’ai été invité par Romain Doyotte ( Kuoshio) à une « wasabi garden-party » près de Southampton dans le sud de l’Angleterre chez le 1er producteur européen de cresson et de wasabi ( Wasabi Compagny).
Toute la « jet-society » gravitant autour de ce légume était là: des cuisiniers de toute l’Europe, des journalistes et moi là un peu par hasard…
Mais revenons à nos moutons: « The Wasabi, what is this ? » en bon franglais.
Je vous l’apprends peut-être, c’est une plante originaire du Japon.
Elle pousse là-bas dans des contrées humides, ombragées, plutôt en altitude comme elle aime la fraîcheur en été ( là je fais un peu le malin, mais je l’avoue, il y a 15 jours, je ne savais même pas que cette plante existait ).
En cuisine, on utilise essentiellement le rhizome de la plante que l’on râpe pour accompagner les plats ( à noter qu’il ne faut pas le râper à l’avance sous peine de perdre toutes les saveurs ).
On peut utiliser les feuilles pour « habiller » les sushis.
On peut en faire des beignets.
Et des glaces !!!
Glace au cresson à gauche, glace au wasabi à droite…
Comme le chef cuisinier du Kyoto kitchen a voulu nous en mettre plein la vue, on a eu droit au « Homard sauce wasabi » d’un beau vert un peu trop flashy et dégoulinant de mon point de vue…
Les goûts et les couleurs me direz-vous.
Ce que je reproche le plus à cette sauce, c’est qu’elle était sucrée…
Bon, j’arrête de casser du sucre.
Ca ne se fait pas quand on est invité chez des gens, au demeurant tous très sympathiques…
Une des caractéristiques du wasabi c’est son côté piquant qui vous monte au nez, un millième de seconde fort heureusement !!! .
Après, tout rentre dans l’ordre. On garde dans la bouche et au fond du palais un goût agréable un peu épicé…
Pour faire un peu professeur Nimbus, je préciserai que si on ne le râpe pas, il n’a pas ce côté piquant.
Cela est dû à un composant présent dans la plante, la sinigrine qui en rentrant en contact avec l’air une fois le rhizome râpé , donne naissance à d’autres composants au goût piquant cette fois-ci.
Pour en revenir à ce repas, je tiens à préciser que j’ai quand même bien apprécié la glace que j’ai dégusté avec un verre de saké.
En fait, je vous l’avoue, j’ai goûter à tous les sakés que l’on voit sur la photo.
QUELS SAKES !!! Une vraie découverte pour moi…
J’étais resté depuis des années sur un souvenir d’alcool fort qui vous brûle le fond de la gorge.
Avec Romain qui a été mon professeur tout au long du repas, j’ai appris qu’il y en avait plein de différents, que les « bons » étaient dans la tranche 14/18° et qu’il y en avait même des pétillants « pour les femmes et les petites natures » comme moi avec 5° d’alcool.
Bon, comme je n’étais pas venu uniquement pour manger et pour boire, en bon français qui se respecte, j’ai quand même réussi à faire la visite de l’exploitation.
Non, ce n’est pas ce que vous croyez: ces cuisiniers japonais en tenue de jardinier ne sont pas en train d’arroser la culture après un repas lui aussi bien arrosé, ils contemplent la culture !!!
Côté soins, comme c’est une plante qui n’aime pas le soleil, on doit la cultiver sous des ombrières ( même au Royaume-Uni, c’est peu dire… )
Wasabi qui a soif lorsqu’il n’est pas protégé des rayons du soleil.
Wasabi qui est content quand il est à l’ombre.
Le professeur « wasabi » en bottes comme tous ses élèves.
Jeunes plants prêts à être plantés sur une petite digue de gravier entourée d’eau courante.
Une fois planté, déjà des formes harmonieuses.
Tout le monde a pu aussi planter son wasabi:
Le wasabi de Romain.
Le wasabi de Sandrine du blog culinaire Macaronette et Cie.
et bien-sûr mon wasabi que je suis convié à venir récolter dans 2 ans.
Un wasabi plus âgé ou le mien dans 18 mois.
Bon, à vrai dire, sans être vraiment conquis par ce que j’ai goûté, il va falloir que j’approfondisse la chose en me rendant dans des restaurants nippons de l’hexagone.
Il paraît même, dixit Romain, qu’il y a à Brest l’un des meilleurs restaurants japonais de France ( restaurant Hinoki de Xavier Pensec ).
En passant les voir prochainement et à défaut de leur proposer du wasabi, je tâcherai, mine de rien, de leur présenter:
___ ma salicorne ( en faire des » Breizh Sushis », ça serait pas mal non ? ).
___ ma Salsola oka hijiki ( pas sûr qu’ils connaissent…).
PS: J’ai écrit en fait cette news pour Vincent ( il se reconnaîtra ) qui devait être le 4 ème larron de cette délégation française et qui la veille de prendre l’avion pour Southampton s’est aperçu que sa carte d’identité était périmée depuis 15 jours…